Actes n° 11 Lire les Écritures. L’entretien d’une alliance (Dir. Gildas Labey et André Fossion)
Quand les chrétiens lisent les Ecritures, que font-ils, quels divers sens cela peut-il revêtir pour eux et, du coup, de quoi témoignent-ils devant et pour les autres ?
La lecture des Ecritures rassemble et unit les chrétiens. Elle est pour eux un « lieu » où Dieu ne cesse de se communiquer. La session explore divers chemins de lecture des Ecritures en considérant comment ils éclairent et nourrissent leur foi en l’Alliance qui les rassemble, où Dieu parle et se donne. La lecture des Ecritures alimente, fait vivre, renouvelle ce lien qui les unit à leur Dieu, les unissent entre eux et font qu’ils s’“entre-tiennent.
De là, une double exigence : d’une part, que la lecture permette d’approcher les Ecritures en vérité et la vérité des Ecritures – exigence critique. D’autre part, que la lecture des Ecritures, personnelle et commune, éclaire, nourrisse la vie des croyants et s’y concrétise en vérité – exigence d’authenticité.
Les cinq contributions qui ont rythmé la session rencontrent et éclairent, chacune à leur manière, cette double exigence dans l’approche des Ecritures. Pierre Gibert, tout d’abord, offre une réflexion liminaire sur l’histoire de la lecture de la Bible au regard de l’exigence critique. Guy Lafon propose ensuite une lecture rigoureuse de la prière adressée par l’évêque lors de l’ordination sacerdotale, centrée sur l’exigence d’une lecture incessante de la Loi et des Ecritures qu’il est demandé au prêtre, comme à tout croyant, de chercher à faire sienne, pour la concrétiser dans l’existence. Puis André Fossion analyse les compétences requises pour élaborer une homélie, par laquelle la lecture des Ecritures est littéralement mise en oeuvre et ordonnée à l’entretien de l’Alliance, à l’édification du lien ecclésial. Philip Endean, pour sa part, montre comment la lecture des Evangiles vient irriguer la pratique des Exercices Spirituels de Saint Ignace. Enfin, Paul Roussy, à partir d’expériences de lecture partagée avec des personnes précaires, donne à réfléchir sur ce qu’il appelle “les homélies de la précarité”.
Ces cinq contributions ont donné lieu à des échanges avec le public. Pour faire droit à l’esprit de l’entretien, ils ont été inclus dans le présent document.
Gildas Labey, enseignant en philosophie, invité au Centre Sèvres