Actes n° 18 Recherches en théologie des pratiques pastorales II : La Bible en théologie des pratiques (Dir. F. Moog)
La troisième rencontre du Groupe de Santiago a eu lieu à Paris en 2016. Après la rencontre fondatrice à Santiago (Chili) en 2012 et la rencontre de confirmation à Belo-Horizonte (Brésil) en 2014, Le groupe de théologiens européens, latino-américains et asiatiques s’est retrouvé en France pour franchir une nouvelle étape, celle de confronter leur conception de la théologie pratique à la place laissée à la Bible dans leurs travaux de recherche.
Cette rencontre s’est alors déroulé en deux parties, qui structurent cette publication.
La première partie est consacrée à une reformulation du projet théologique du Groupe de Santiago comme théologie fondamentale des pratiques ecclésiales. Dans la lignée du projet de théologie pratique de René Marlé, il s’agit de reconnaître que, dans un monde en mutation marqué par le pluralisme, la méthode théologique la plus adaptée doit moins s’intéresser aux idées qu’aux « opérations à travers lesquelles nous entrons en rapport avec la réalité de la grâce qui ne cesse de travailler et de modeler la culture ».
La seconde partie engage une vérification de la capacité commune de travail dans la diversité des contextes culturels et théologiques, à partir des deux questions de la place de la Bible dans les pratiques pastorales contextualisées, et de la place de la Bible dans l’élaboration d’une théologie pratique. La question de la performativité de la Parole de Dieu y apparaît centrale. Cela a conforté le Groupe dans l’hypothèse selon laquelle la théologie des pratiques s’intéresse à la manière dont le salut se réalise et dont la manière dont l’Église accomplit dans le monde le salut qu’elle annonce. Par ce travail sur la Bible en pastorale et en théologie, la réflexion ecclésiologique du Groupe de Santiago s’est enrichie sur deux points. D’une part par la prise en compte de la complémentarité entre sensus fidei, autorité des pasteurs et mission des théologiens (qui donnera lieu à la 5ème rencontre plénière du Groupe à Londres en 2021). D’autre part par la prise de conscience de la nécessité pour le théologien de prendre en compte la manière dont, dans sa vie, la Parole est aussi au travail, ce qui le situe dans l’Église comme un frère.
Prof. François Moog, Institut catholique de Paris